Parce qu’il y’a des expériences qui peuvent paraitre anodines chez soi mais aussi théoriquement à l’étranger. Et puis parfois ça dérape. Récit.
Afin de préserver mon couple, je décide d’aller chez le coiffeur. D’habitude et depuis le début du voyage, Fred s’en charge. Nous sommes à Cuenca, la ville est belle, tout me plait ici… bref endroit idéal – me dis-je – pour se faire couper les cheveux. Au retour d’une promenade, on passe devant un salon super européen, massages, ongles etc… Je me dis que ça va coûter cher. Et puis, tout près de notre hôtel, un salon de quartier. Moi j’aime bien le concept, plutôt que d’aller dans des chaines de boutiques impersonnelles… (erreur)
La peur me tétanise
Je suis son apprenti pour aller me faire laver les cheveux. Il frappe à la porte attenante et crie pour demander du gaz. (pour chauffer l’eau… ou pour nous tuer) Je réalise alors que le bac est collé au mur, l’apprenti ne peut pas passer derrière, il se met donc de côté. (super pratique, il est collé à moi) Il me mouille la moitié des cheveux et passe direct au shampoing. C’est si énergique que ma tête heurte plusieurs fois le bac. Il veut donc me fracasser le crâne! Je ferme les yeux pour ne plus voir ça (et pour éviter le shampoing dans les yeux, ça pique). Soudain la porte s’ouvre. J’ouvre mes yeux, inquiète! Et je me retrouve face à une forte femme noire qui me dévisage. Sa complice. Après il me sèche le visage; les cheveux, pas besoin! Et il me dit de passer à la coupe. C’est le coiffeur qui prend alors le relai. Là, je tente d’expliquer que j’ai un carré plongeant et que je veux seulement couper un peu. Il me répond « ok je coupe derrière »… ça promet! Il me met la cape et serre 2 fois le fil autour de mon cou.
Tentative d’étranglement
Il sort les ciseaux (l’arme du crime) et coupe à vue (l’apanage des grands sans doute). Et zouh une coupe directe dans la nuque! D’un seul coup, il se met à chanter fort (pour cacher son trac face à ce qu’il s’apprête à commettre sans doute?) J’ai envie de lui dire que le multitasking s’est déconseillé dans ce genre de cas, restons concentré! Il me dit ensuite qu’il est colombien, c’est le pays des FARC et des guérilleros non? aie! Il va me kidnapper sans doute! D’un coup, il fait tourner mon siège. En fait en Europe, c’est le coiffeur qui tourne autour du client. Visiblement chez lui, on ne se donne pas cette peine. Sa copine black se met à rire à gorge déployée et parle super fort. C’est comme si je n’existais déjà plus. La coupe dure 5min, c’est peu pour le coiffeur (et pour bien faire son job, mais passons) mais c’est beaucoup pour moi surtout quand ma vie est en danger.
Pour cacher mon malaise, je commence à écrire sur mon carnet, et je mets à écrire ce post. Il me demande si je suis écrivain quand je lui explique que c’est pour mon blog, il veut savoir alors si je suis en train d’écrire ce que je vis ou quelque chose d’autres. (sans doute pour récupérer l’éventuel pièce à conviction et se disculper) Grincements de dents… je réfléchis vite et je mens (c’est moche mais il a encore ma vie entre ses mains et j’ai l’instinct de survie). Il semble convaincu.
La coupe est finit, il me la montre, fièrement. Je déploie tous mes talents d’actrice pour lui faire croire que j’adore. (ais-je bien le choix?) Ceux qui me connaissent savent donc que c’était très moyennement convaincant. Il passe au brush. Le genre de brush où le coiffeur oublie le sèche cheveux sur tes cheveux et où tu sens ton crâne en train de cramer… un bonheur! En plus, il se dit qu’avec les cheveux que j’ai, ça serait bien de me donner du volume (genre Jackson Five!), j’adore! Finallement, je sors de là, mon portefeuille allégé de 15 dollars (pour l’Equateur, ça s’appelle du vol), un casque sur la tête… mais en vie! Je mets ma capuche et file rejoindre mes hommes. Fred dira que ce n’est pas si moche (grand sens de la diplomatie) et il se dit que – finalement – il ne coupe pas si mal que ça les cheveux!
Mdr !!!
Laisse les pousser, c’est moins dangereux !!
Non car ma coiffeuse c’est ma fille, et seulement elle , je lui es servie de modele souvent en toute confiance , heureusement pour toi les cheveux ça repousse …. lol …En tout bien raconté tu pourrais ecrire un livre !!!!!!!!! Bisous Lilli
tu m’étonnes!! c’est clair! Là j’attends mon retour en France, c’est plus sûr!
ah veinarde, ta coiffeuse attitrée! Fred aussi en quelque sorte l’est ici mais la formation a été très … limitée! 😉
Bisous
haha..se couper les cheveux em voyage est ma plus grande crainte. J’ai déjà eu (et vu sur mes amis) de bien mauvais résultats et depuis je n’y vais qu’en cas d’extrême urgence. Bon maintenant je n’ai plus le choix, parce que j’habite à Lima, et même si je crois bien choisir le salon je me retrouve avec des surprises (ma dernière coupe a été franchement limite d’ailleurs ^^)
je t’avoue qu’en France j’ai eu quelques désastres avec notamment un qui m’a valu d’aller en urgence chez une formatrice en coiffure. Sa réaction a été sans appel: « même une débutante qui fait ça, je la vire, c’est un désastre! »
Et devant un autre, j’ai pleuré pendant qu’il coupait mais il a continué comme si de rien n’était!
Les coiffeurs et moi c’est une love hate relation!
ah ça me rappelle des anecdotes et on pourrait la faire version masculin « où comment se faire raser dans un pays où les hommes n’ont pas de barbe ? ». Ton anecdote m’a bien fait rire et aurait eu une jolie place dans notre série « Voyageur loser » ! Dommage qu’il n’y ait pas eu de photo.
quelle idée aussi de vouloir se faire raser!! 😉
Pour la photo live, c’est carrément le salon et le coiffeur que j’aurais du prendre en photo, et ma coupe en bonus évidemment!
J’ai bien ri! Et la photo? Pour te consoler, voici une de mes expériences : lors de ma première coupe au Panama, j’ai osé demander une coupe dégradée. Je ne connaissais pas le mot alors j’ai expliqué et mimé. La coiffeuse avait l’air de comprendre. Coupe directe sans shampooing ni même mouiller. Je stresse alors je ferme les yeux et je me dis que je dois faire confiance aux professionnels. Je respire bien fort! Résultat : , j’ai une coupe en ESCALIERS! Mais vraiment en escaliers!! Je reste sans voix! Un vrai escalier bien régulier de chaque côté! Je zappe le brushing.Je paye presque rien et je file à l’hôtel jouer à la coiffeuse! Résultat original!. Le pire, c’est que quelques mois plus tard, je me suis installée au Panama et le sujet coiffeur est devenu très très sensible. J’ai pu confier finalement ma tête à des coiffeurs colombiens très bons et très sympas. J’ai surmonté le traumatisme! 🙂
Tu me vends du rêve Nathalie là! La coupe escalier, faut déposer un brevet, un jour ça sera peut être tendance… (j’espère pas en même temps!)
Tu es toujours au Panama? On y passe dans quelques semaines…
pour la photo comme vous êtes plusieurs à la demander, je me tâte à prendre un profil… mais le résultat sera « moins pire » que ne l’entend mon article… c’était surtout tout ce qu’il y avait autour qui était génial (et flippant!)
On ne vit plus au Panama, on est partis en décembre pour voyager un an autour du monde! Si vous avez besoin d’infos sur le Panama, n’hésite pas à me contacter!
Oh le pied! J’adore votre parcours … atypique! Et surtout l’idée du pré et post TDM! C’est vrai qu’il faudrait un petit sas de décompression!
Profitez bien!