Parce qu’il y’a des expériences qui peuvent paraitre anodines chez soi mais aussi théoriquement à l’étranger. Et puis parfois ça dérape. Récit.

Afin de préserver mon couple, je décide d’aller chez le coiffeur. D’habitude et depuis le début du voyage, Fred s’en charge. Nous sommes à Cuenca, la ville est belle, tout me plait ici… bref endroit idéal – me dis-je – pour se faire couper les cheveux. Au retour d’une promenade, on passe devant un salon super européen, massages, ongles etc… Je me dis que ça va coûter cher.  Et puis, tout près de notre hôtel, un salon de quartier. Moi j’aime bien le concept, plutôt que d’aller dans des chaines de boutiques impersonnelles… (erreur)

Je rentre et là… j’ai comme un mauvais feeling. Mon cerveau me dit de partir. Après tout, pas besoin de se couper les cheveux là tout de suite maintenant. Mais mon corps reste immobile. Et pendant que mille pensées viennent se bousculer dans ma tête, le coiffeur m’interrompt: « Prête moi 10 dollars stup. Je te les rends tout de suite. » Et là, c’est foutu.. je redeviens la petite fille traumatisée du coiffeur (suis-je la seule?), incapable de dire ou faire quoi que ce soit, j’obéis. Donc je lui donne les 10 dollars, et le piège se referme sur moi!
Pourtant, il y avait des indices qui avaient attiré mon attention. C’est louche un coiffeur qui a une tête de vache sur un mur de son salon ou encore des fauteuils rouges, recouverts de plastique. (+ pratique pour nettoyer les taches de sang, me dis-je…)

La peur me tétanise

Je suis son apprenti pour aller me faire laver les cheveux. Il frappe à la porte attenante et crie pour demander du gaz. (pour chauffer l’eau… ou pour nous tuer) Je réalise alors que le bac est collé au mur, l’apprenti ne peut pas passer derrière, il se met donc de côté. (super pratique, il est collé à moi) Il me mouille la moitié des cheveux et passe direct au shampoing. C’est si énergique que ma tête heurte plusieurs fois le bac. Il veut donc me fracasser le crâne! Je ferme les yeux pour ne plus voir ça (et pour éviter le shampoing dans les yeux, ça pique). Soudain la porte s’ouvre. J’ouvre mes yeux, inquiète! Et je me retrouve face à une forte femme noire qui me dévisage. Sa complice.  Après il me sèche le visage; les cheveux, pas besoin! Et il me dit de passer à la coupe. C’est le coiffeur qui prend alors le relai. Là, je tente d’expliquer que j’ai un carré plongeant et que je veux seulement couper un peu. Il me répond « ok je coupe derrière »… ça promet! Il me met la cape et serre 2 fois le fil autour de mon cou.

Tentative d’étranglement

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Il sort les ciseaux (l’arme du crime) et coupe à vue (l’apanage des grands sans doute). Et zouh une coupe directe dans la nuque! D’un seul coup, il se met à chanter fort (pour cacher son trac face à ce qu’il s’apprête à commettre sans doute?) J’ai envie de lui dire que le multitasking s’est déconseillé dans ce genre de cas, restons concentré! Il me dit ensuite qu’il est colombien, c’est le pays des FARC et des guérilleros non? aie! Il va me kidnapper sans doute! D’un coup, il fait tourner mon siège. En fait en Europe, c’est le coiffeur qui tourne autour du client. Visiblement chez lui, on ne se donne pas cette peine. Sa copine black se met à rire à gorge déployée et parle super fort. C’est comme si je n’existais déjà plus. La coupe dure 5min, c’est peu pour le coiffeur (et pour bien faire son job, mais passons) mais c’est beaucoup pour moi surtout quand ma vie est en danger.

Pour cacher mon malaise, je commence à écrire sur mon carnet, et je mets à écrire ce post. Il me demande si je suis écrivain quand je lui explique que c’est pour mon blog, il veut savoir alors si je suis en train d’écrire ce que je vis ou quelque chose d’autres. (sans doute pour récupérer l’éventuel pièce à conviction et se disculper) Grincements de dents… je réfléchis vite et je mens (c’est moche mais il a encore ma vie entre ses mains et j’ai l’instinct de survie). Il semble convaincu.

La coupe est finit, il me la montre, fièrement. Je déploie tous mes talents d’actrice pour lui faire croire que j’adore. (ais-je bien le choix?) Ceux qui me connaissent savent donc que c’était très moyennement convaincant. Il passe au brush. Le genre de brush où le coiffeur oublie le sèche cheveux sur tes cheveux et où tu sens ton crâne en train de cramer… un bonheur! En plus, il se dit qu’avec les cheveux que j’ai, ça serait bien de me donner du volume (genre Jackson Five!), j’adore! Finallement, je sors de là, mon portefeuille allégé de 15 dollars (pour l’Equateur, ça s’appelle du vol), un casque sur la tête… mais en vie! Je mets ma capuche et file rejoindre mes hommes. Fred dira que ce n’est pas si moche (grand sens de la diplomatie) et il se dit que – finalement – il ne coupe pas si mal que ça les cheveux!

La prochaine fois, je laisserais mon homme me couper mes cheveux, il n’aura pas le coeur à tuer sa femme quand même! 😉 Et vous, vous avez vécu des expériences du genre?

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