Il fait très chaud à Cali et l’air est sec. On a envie de se baigner mais notre Hilton (comprenez: notre auberge de jeunesse) n’a qu’une petite piscine gonflable de 1m de diamètre pour les enfants- ce qui est déjà top pour eux – mais pas impossible pour nous!
Alors, on part à la conquête de San Cipriano.
San Cipriano est un petit village situé entre Cali (la ville de la fiesta en Colombie) et Buenaventura, la ville élue la plus dangereuse du monde (1er port d’exportation légale – et illégale – de Colombie).
Le décor est planté, on plonge dans l’aventure.
La route est sinueuse et déjà dans le bus, l’ambiance est … spéciale. Nous sommes entourés de mecs louches. Le type à côté de Fred porte des lunettes de rappeur et chante dans son téléphone comme s’il était en concert sur une scène internationale.
Mais comme d’hab en Colombie, le « loubard » se retrouve à jouer aux dinosaures avec Ruben à l’arrière du bus (on est à côté, je vous rassure, on sait jamais: Ruben pourrait le frapper!) 😉
Le bus nous arrête le long de la 4 voies. On doit traverser et marcher environ 25 minutes pour trouver le village.
Tous le monde est black ici, on change direct d’ambiance. Il faut descendre en bas du village pour ensuite aller à San Cipriano.
Alors comment y va-t-on? En trek? En train? En tarabita? (faut qu’on vous parle de cet autre moyen de transport tiens!)
Non non, ne reculant devant aucun danger, nous partons à la découverte d’un nouveau moyen de transport: les brujitas…
La Brujita, ça ne s’explique pas, ça se vit. Oui parce que comprenez moi, vous dire que c’est des planches de bois qui servent de sièges, avec une moto dont la roue arrière est sur la voie de chemin de fer et nous fait avancer … bah moi je trouve que c’est pas hyper parlant. Et pourtant, je n’arrive pas à faire mieux niveau descriptif.
Donc on descend le petit village et on voit le chemin de fer, on est donc sur la bonne voie. Des gens attendent tranquillement sous des tentes (à l’ombre c’est mieux, je vous l’ai dit, ici c’est quasi la canicule). Des chaises sont là pour le confort. Bref c’est bien organisé et l’ambiance est tranquille.
Nous sommes les seuls touristes. On attire les regards. Curieux et souriants.
Puis, les brujitas arrivent pleines à craquer. Arrivée groupées, départ groupés, ça sent l’organisation… mais pas trop vite non plus. On est cool ici (et il fait chaud). Donc une fois les brujitas de nouveau pleines à craquer (pour des raisons de sécurité, les enfants ne se mettent pas devant, pour le reste, la sécurité reste aléatoire, faut pas pousser non plus) on s’en va à San Cipriano. Et là, on file. Enfin, disons que quand t’es à ras du sol, que tu n’es pas tenue, et que tu passes sur un pont tout pourri… tu trouves que ça roule bien trop vite. Je suis ravie que la brujita de devant ait la chaine qui déraille et doit ralentir. Bilan, on ne peut pas avancer trop vite!
Bon, on arrive à San Cipriano et ça ressemble à un enchainement de baraques sommaires. On a laissé une grosse partie des affaires dans notre hôtel à Cali mais avec cette chaleur, ça reste sport. On se pose et Fred part à la recherche de la perle rare. Pas évident ici car c’est soit sommaire et cher soit super rustique et quand même un peu cher. On comprend vite que c’est quand même assez touristique par le défilé des touristes en maillot de bain dans la rue principale (l’unique rue en fait). Alors par touristes, comprenez des Colombiens et quelques étrangers hippies.
L’ambiance est assez difficile à décrire, entre pauvreté, piège à touristes (l’unique rue est un enchainement d’hôtels et de resto) et surtout une atmosphère relax. Il nous faut un petit temps d’adaptation mais on aime bien ce côté « pas trop pressé ».
Et puis à San Cipriano, on y va pour se rafraîchir! La seule attraction est la rivière qui a les eaux les plus cristallines de Colombie. Bon par précaution (et bon sens?), on évite de commencer la baignade directe depuis le village et on remonte un peu la rivière.
Autre possibilité, louer des « pneumaticos », des énormes chambres à air de roue de camion qui font office de bouées. On en louera 3 (petite version pour Esteban) et on part à l’aventure!
C’est le bonheur de descendre une rivière là-dessus. Petits passages de rapides, marche dans l’eau car la rivière n’est pas suffisamment profonde par endroit. Le décor est magnifique avec cette ambiance de jungle omniprésente. On est partis un peu tard (il faut 2h30/3h pour la descente), nous rentrons avant la tombée de la nuit au village. Ouf!
On a été tellement fan qu’on a remis ça le lendemain en partant à pied encore plus loin histoire d’en profiter encore plus et prendre le temps de se baigner et de sauter dans les vasques d’eau aux couleurs incroyables. L’eau est juste à bonne température pour y rester des heures sans avoir froid.
L’ aventure c’est l’aventure … mais la quelle aventure !!! Bizzzzzzz