J’aurais aimé te ramener un véritable chapeau Panama et t’annoncer, toute fière, qu’il vient en fait d’Equateur. J’aurais aimé que tu sois là, toi aussi, avec Maman, au Pérou, pour te montrer le Lac Titicaca. J’aurais tout simplement aimé que tu suives nos aventures, que je puisses t’emmener avec moi à travers nos récits…

En vérité, je sais qu’à l’annonce de notre projet, tu n’aurais pas été emballé tout de suite.

« Et les enfants et leur sécurité? vous y avez pensé?  Et votre retour, sans emploi, sans appart, c’est complètement irresponsable ça! »

Puis tu aurais soupiré de lassitude en pensant à cette génération de jeunes cons.

Plus tard, pendant notre voyage, quand maman t’aurait montré des photos depuis la tablette pendant que tu serais assis sur le fauteuil… tu aurais commencé par acquiescer de la tête puis tu aurais approuver notre voyage…

« Ils ont raison d’être fous »

Car après tout, toi aussi tu as toujours voulu réaliser tes rêves!

Papa, tu étais souvent impulsif, parfois colérique et buté. Parfois comme un enfant capricieux, si tu voulais quelque chose, il FALLAIT que tu l’aies.  Tu n’acceptais pas qu’on te dise non et tu aimais penser que tout ce que tu voulais… était possible. Pour moi d’ailleurs, au final tu étais un grand enfant – apprendre le ski à 56 ans… c’est du n’importe quoi! et c’est ça qui est bon!

Mais on ne s’ennuyait pas à tes côtés! La vie avec toi était comme des montagnes russes. Ce n’est jamais monotone.

Tu étais un casanier qui avait la bougeotte! (spécimen rare je vous l’accorde, mais mon père est unique en son genre)

Enfin unique…

J’ai hérité de ton impulsivité, ce côté enfantin qui veut croire que tout est possible, « qui veut tout, tout de suite et ici », le goût de la bonne bouffe (en dehors de l’Argentine et sa viande et du Chili et de son vin, que tu aurais doré – tu aurais souffert en Amérique Latine!!)

Tu es aussi un battant (tu vois, il suffit que je parle de toi et ça y’est, j’écris au présent, c’est comme si tu étais là avec moi). Je t’ai toujours vu te battre. Contre la maladie (enfin l’emploi du pluriel serait plus approprié. Comme le disait ton médecin, tu as frôlé plusieurs fois la mort) mais aussi contre le moteur du bateau, le coffre de la voiture qui refuse de se fermer.. contre le vent trop absent ou trop fort. Contre toute chose qui fait obstacle à tes rêves.

Nos voyages

Nous n’avons pas été une famille de grands voyageurs, mais du voilier chaque été, à 6, à 4 à 3 et même à 2! Traversée de la Corse (que de souvenirs quand on a senti l’odeur de la terre, en arrivant à Calvi bien avant de voir la terre..) On a aussi fait de la caravane, du camping car.

Tu étais toujours le Capitaine de ces aventures.

J’aime penser que que je suis une battante, comme toi. Une fonçeuse surement, une rêveuse aussi. Et surtout, j’ai hérité de toi cette envie de croquer la vie à pleine dent, de vivre intensément, de gueuler s’il le faut mais de ne rien vivre à moitié, sinon c’est fade. Donc même si nos choix de vies sont différents, j’aime croire que si j’ai le gout du voyage, c’est quand même en parti grâce à toi.

Tu me manques souvent depuis 2 ans et j’ai encore du mal à accepter que je ne pourrais plus me glisser dans tes bras. Mais d’une certaine façon, tu es là avec moi, et c’est ça le plus important, ici ou à l’autre bout du monde.

Je suis fière d’être impulsive comme toi, fière que ton sang coule dans mes veines, je suis fière d’être ta fille.

Merci Papa. Je t’aime

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