Vous connaissez ma passion pour la pensée unique hein? Mais parfois être fashion, ça a du bon 😉
Avant de partir en tour du monde, une carte du globe sous les yeux, on sélectionne presque frénétiquement les pays qui nous intéresse. Mais TOUT nous intéresse! C’est là, le dilemme!
Comme dirait ma maman, choisir c’est renoncer. Et elle a bien raison ma maman, le plus dure ce n’est pas de sélectionner ce que tu veux découvrir, c’est d’accepter de renoncer à ceux qui ne feront pas parti de l’aventure!
Car même en 18 mois, des choix s’imposent : adieu Mongolie, adieu Afrique et adieu une grosse partie d’Amérique Centrale. On voulait monter jusqu’au Mexique mais ça nous semblait trop en 9 mois, avec des enfants en bas-âge. Pas envie de courir. Pas avec eux. (pour leur confort et le nôtre!)
De toute façon, ce ne sera que parti remise. Après tout, le monde ne s’arrêtera pas de tourner après ce voyage! Ce tour du monde ne marque pas la fin de nos voyages mais juste un nouveau gros chapitre!
Bref, d’une certaine façon, à notre manière, nous avons mis en place un voyage en mode « slow travel ».
C’est quoi le slow travel?
Le slow travel, c’est très simple, y’a une définition (made in Alice) : passer plus de 72 heures par lieu et 27 jours dans un pays. Pas moins. C’est la règle. 😉
Nan, sans rire, selon moi, le slow travel, c’est renoncer à vouloir tout voir, c’est accepter de faire l’impasse sur certains lieux pour en privilégier d’autres et c’est aussi et surtout prendre le temps de découvrir le pays et de tenter de le vivre de l’intérieur.
Pourquoi je dis renoncer? Parce que je crois que c’est un choix à 2 facettes. Profiter plus de certains lieux et accepter d’en zapper d’autres. Quand on accepte le principe dans sa globalité, on est beaucoup plus zen avec le côté obscure de cette idée.
Ce n’est pas forcément partir longtemps (ça aide, c’est évident) mais prendre son temps sur place. Je tiens à le préciser car on pourrait avoir sinon tendance à croire que c’est l’apanage des tour-du-mondistes ou autres voyageurs longue durée. Que nenni!! On peut partir 2-3 semaines en vacances et faire du slow travel. Le tout c’est de ne pas courir.
Nous sommes dans une société où l' »on veut tout, tout de suite et ici ! », les vacances, c’est notre moment d’évasion, et on veut en prendre plein les yeux. Alors on court de partout. Même en voyage, même en vacances.
Dans les guides de voyage, tout semble tellement intéressant. C’est trop dure de choisir et de se priver d’un lieu qui serait peut-être magique. On veut tout voir, tout faire.
Et puis d’un autre côté, comment ne pas comprendre cette boulimie? Tu as économisé longtemps pour faire cet énorme voyage, peut-être le seul de cette taille dans ta vie, et il faudrait renoncer à certains lieux magiques dont tu rêves depuis des années????? ça n’a aucun sens! Tu veux profiter à fond de cette parenthèse dans ta vie pour te « goinfrer » de pays (et de souvenirs!)
ça se comprend bien en fait!
Et bien le slow travel, c’est d’aller à contre courant de cette tendance et réaliser que certes, même si c’est humain de vouloir saisir tout l’essentiel d’un pays en 2 semaines… c’est juste irréel! Se donner le temps, aller au marché du coin, se poser dans un café et regarder la vie défiler… On fait certes moins de choses mais souvent, on les vit plus intensément, on laisse parfois plus de place aux rencontres. Quand vous vous posez dans un lieu, vous commencer à y avoir des habitudes, les gens ne vous perçoivent plus comme un touriste de passage et les conversations s’engagent plus facilement…
Visiter la France en entier et en 1 mois seulement, ça vous parait complètement fou, non? Alors pourquoi essayer de faire de même avec des pays qui font 10 fois la taille de notre beau pays?
Un de nos potes est resté 6 mois au Chili. Je me souviens que des gens paraissaient étonnés de tout ce temps passé à découvrir ce pays plutôt que de partir à la conquête de nouveaux pays. Il a fait une remarque qui m’a impacté: « le Chili mesure en longueur la taille de l’Afrique, alors 6 mois finalement, ça fait peu! »
Notre expérience slow travel en famille
Il y a bien longtemps, à l’époque où les petits loulous n’étaient pas encore là, nous sommes partis Fred et moi au Guatemala pendant 2 semaines. Deux semaines c’est très peu alors on a couru. On a enchainé les bus de nuit, certes pour économiser une nuit d’hôtel mais surtout pour gagner du temps. On est carrément parti au Bélize pendant ce court séjour histoire d’aller voir ses plages!
On est rentré exsangues mais repus, un dimanche soir tard pour reprendre le boulot le lendemain.
Maintenant que j’y repense, nous étions des fous! (mais bon, c’est bien d’être fous aussi non?)
Cette fois-ci, avec ce tour du monde en famille, en presque 9 mois (parlons de ce qui est fait, l’avenir pouvant être plein de surprises! 😉 ) c’est pas loin de 9 pays que nous avons visités.
Deux semaines pour ce magnifique pays qu’est le Brésil c’est bien peu mais très suffisant pour donner une envie irrépressible d’y retourner! (c‘était une très belle cerise sur notre énorme gâteau). Quant au Panama, nous l’avons traversé en une journée.
Donc au final, c’est surtout 7 pays que nous avons découvert en 9 mois. Donc plus d’un mois par pays en moyenne.
ça parait faire beaucoup de temps pour suffisamment en profiter mais quand on remet en perspective la taille du sous continent Amérique du Sud, pff! c’est pas grand chose finalement!
On a découvert le slow travel en Colombie. (voir notre article sur comment la Colombie nous a transformé) Enfin disons que c’est là qu’on l’a ressentit. Ou disons que c’est là qu’on a posé le diagnostique. Chacun met le curseur là où il veut! 😉
Deux mois passés là bas, ça nous a permit de voir de découvrir des lieux peu connus et aussi de prendre la décision d’éviter d’autres endroits très touristiques. On a eu la sensation de se créer une petite routine sur place. C’était nécessaire pour la famille.
En fait, en famille il est difficile de courir en voyage, et encore plus si le voyage est long. Les enfants finissent sur les nerfs et les parents le payent le prix fort. On dit souvent que les enfants ont besoin de routines, de rituels, de repères. Autant de choses qui volent en éclat dès lors qu’on part sur les routes.
Et en réalité d’ailleurs, je trouve que ce ne sont pas tant les enfants qui ont besoin de tout ça, mais nous les adultes. Oui ceux qui ont tout quitté pour sortir de la routine qui vous disent ça! Et bien c’est nous qui ressentons cette envie de se poser, d’avoir comme un chez soi, des repères.
Et le slow travel permet de réaliser ce genre de besoin.
On prend le temps, on admire le paysage, on parle aux gens… on voyage, sans voyager « comme d’habitude ». On vit en voyageant. C’est une superbe région mais en général, les gens qui décident de la visiter, la parcourent en bus en une journée et se posent à San Martin de los Andes. Nous, ça nous a pris 5 jours… 5 jours intenses, magnifiques, dures et sans regrets!
Je ne peux que vous inviter à (re)lire notre post sur l’un des plus beaux souvenirs de notre voyage en Amérique du Sud: la route des 7 lacs en vélo et avec enfants!
4 raisons qui vous couperont l’envie de « tout voir »
L’essence du voyage (pour donner envie de prendre son temps!)
Les bienfaits du slow travel: un cas concret
Une famille à vélo parcourant les Amériques
Bonjour,
Nous sommes aussi en vadrouille pour une petite année et ce mode de voyage s’est finalement imposé à nous assez naturellement. Après 1 mois et demi de boulimie, nous avons réalisé que nous ne voulions absolument pas enfiler les pays et les destinations comme des perles sur un collier. Tant pis il nous faudra renoncer à certains lieux aussi mythiques et intéressants soient-ils mais cela est pour le bien de tous. En voyageant plus lentement et en acceptant de nous poser, on fait davantage de rencontres, but premier de notre voyage. Et comme vous le dites si bien, il y aura un après qui nous laissera le temps d’explorer les destinations laissées pour compte ! Quoi qu’il en soit, profitez bien et prenez soin de vous !
Gregory
Merci Gregory pour ce commentaire. J’ai la sensation que plus on voyage, plus on ralentit et plus on agrandit aussi la liste des pays que l’on aimerait découvrir.
Vous aussi profitez bien, je file regarder votre blog!
La même chose pour nous, au début on faisait 2-3 jours par endroits, maintenant, on vise maintenant 5-6 jours. Avec les enfants, c’est primordial! Ça nous a pris un mois pour le réaliser, mais comme vous dites c’est tellement mieux, ça permet de mieux connaître les endroits, de ne pas être à la course, de rencontrer plus gens, mais surtout d’avoir un rythme qui nous permet de ne pas virer fou! Dans un tel voyage, c’est important pour nous d’être à l’écoute des enfants, il nous arrive souvent de passer des journées à ne rien faire, autre que jouer et manger.
comme tu le dis le « slow travel » est à la mode alors qu’en fait ça devrait être seulement la seule et unique façon de voyager ! J’adore ces voyageurs qui t’exposent leurs passeports sur-tamponnés et qui t’explique qu’ils ont « fait » 48 pays en 2 ans …ça veut dire quoi ?? je comprends qu’on puisse être boulimique (qui ne l’a pas été …?) mais comme toi, je ne crois pas que la quantité soit synonyme de qualité …
Nous, nous aimons bien retourner et retourner encore dans un pays que nous avons déjà visité plutôt que de cocher frénétiquement les pays « fait » dans l’Atlas… et généralement les gens nous disent » mais vous y êtes déjà allés… » comme si 10 jours ou 3 semaines suffisaient à découvrir un pays, ton exemple sur la France est très juste (il y a 13 ans, nous sommes partis 3 semaines sur les routes de France, nous avons dû apercevoir 15 ou 20% du pays!) : c’est pas parce que t’as vu la tour Eiffel que t’as vu la France !
Bonne continuation de voyage 🙂
NB : je suis très impressionnée de ta rigueur de rédaction alors que vous êtres en plein voyage … c’est du boulot, du temps, c’est vraiment impressionnant !
Comme je te comprends Jean-Philippe!! A un moment, Fred m’a sorti (lui,le zen de la bande) qu’il en avait ras le bol de faire et défaire les sacs, surtout qu’au final on est 2 à faire le boulot pour 4!
On a besoin de se poser, même en voyage. Surtout en voyage! Mais même pour les plus petits voyages, je ferais de mon mieux pour garder cet état d’esprit: faire moins, prendre son temps!
Bon voyage à vous!!! Et a bientôt sur les routes!!
Bonjour Mitchka,
Merci pour ton commentaire! Je rebondis direct sur ton NB: c’est juste vitae pour moi d’écrire, je suis entourée par 2 petits mecs et un homme… plus de copines avec qui papoter des heures!!! 😉
Et je dois avouer qu’au fil du temps, c’est un peu devenu une drogue: partager, exprimer mes émotions, recevoir des commentaires! Tout ça me procure un bonheur immense!
Pour le slow travel, comme vous, nous sommes revenus par ex 3 fois en Indonésie, et d’ailleurs dont 2 fois seulement à Bali. On ne s’en lasse pas. J’ai déjà hâte de découvrir la Sulawesie, Flores, Komodo, Bornéo… J’ai aussi hâte de mieux découvrir mon propre pays qui est juste magnifique!
Je pense que les enfants mais aussi un voyage au long court ouvrent pas mal les yeux sur ce besoin de ralentir… Alors les 2 combinés, ça devient juste essentiel!
Sur ce , je te laisse enfin je te retrouve plutôt car je file découvrir ton blog!!! j’adore le titre btw! 😉
C’est grâce au slow travel qu’on s’est rencontré dans un hôtel de La Serena!! Un peu aussi à cause d’inondations mais ça nous a permis de faire une belle rencontre!
On pense souvent à vous les amis, disfrutez au max et prenez votre temps.
Besos du Grandétour au complet
Coucou les copains!
On parlait de vous aujourd’hui justement, je suis sûre que l’Inde vous plairait! On espère que ça se passe bien en Mayenne!
Vive le slow travel en effet (en train, ici t’es un peu obligé de toute façon!)
Besos des Petits Voyageurs 😉
oui, je me doute que ça ne doit pas être tous les jours facile d’être « la seule fille » ! Chez nous c’est le contraire, c’est mon mari qui est tour seul !! Et je suis bien d’accord bloguer c’est une drogue 😉 On commence sans savoir où on va où on veut aller et ça nous prend complètement … un peu comme un voyage en fait !
je ne sais pas si tu as eu le temps de faire un tour chez nous (merci pour le compliment d’ailleurs, je dois avouer que je suis assez fière de ma trouvaille!), nous n’avons pas de grands périples comme le votre à notre tableau de voyages, mais des petits voyages présentés comme une discussion entre copines justement… chez nous, on raconte souvent beaucoup de bêtises ! 🙂
Bonsoir,
Je suis complètement d’accord avec vous sur la façon de voyager ! À quoi ça sert de courir en permanence ? Dire j’ai fait X pays, où est l’intérêt ?… Le voyage c’est l’occasion de profiter sans survoler, de partager des moments simples, uniques ou forts…
je t’avoue qu’au début des nos voyages, on courait… Et puis à présent, je découvre une façon tellement plus agréable de voyager, en prenant le temps!
Oui moi aussi je courais au début ! 😉