Ce titre fait écho à celui de l’article que Fred a écrit sur le superbe Fitz Roy.  Pour une fois, c’est moi qui prend la plume pour raconter une explo!

Remise en contexte

Le Parc Tayrona longe la côte Caraïbe de la Colombie, entre Tagganga et Palomino. Les touristes explorent surtout les bords de mer. (il faut dire qu’ils sont magnifiques)

Il y a encore peu, le moyen d’accès restait les jambes: 1h30 de marche en plein cagnard sur du sable brulant pour arriver à la première plage (Arrecifes). Le double pour la suivante (Cabo San Juan pour les intimes).  Maintenant il y’a aussi l’option bateau, ou le cheval, les 2 vous emmenant aux 2 points cités plus haut, bref, ça se mérite même plus… (tout se perd ma brave dame!)

Sur place, petites paillotes, tentes et hamacs attendent le touriste fourbu. Vous vous en doutez, ce n’est pas la partie qui intéresse Fred et il imagine déjà une petite rando à l’intérieur du parc. Avec la chaleur, c’est un peu compliqué avec les enfants (mais pas impossible), ça se fera donc sans eux… et sans moi!

Fred rallie à son projet un jeune couple français sympa et sportif. A leur retour, leurs photos de plages idylliques me font pâlir d’envie.

Et pourquoi pas moi? Parc Tayrona me voici!

L’idée se loge dans un coin de ma tête. Nous partons ensuite à l’écolodge la Bonita (un splendide écolodge dans les montagnes au-dessus de Santa Marta) nous détendre et passer un moment vraiment magique. Fred reparle du parc (et beaucoup de la Ciudad Perdida of course!)

C‘est décidé! A notre retour à Santa Marta, j’y vais à mon tour!

Fred me fait un topo et je suis scotchée face à tant de précision: la durée, les dénivelés, les intersections, les pauses… Tout y est! Mais ce n’est qu’en vivant cette aventure que je vais réaliser à quel point il a bien su me guider, sans même être là!

Je quitte donc l’hôtel après le petit déjeuner et me dirige vers le marché via la calle 19.

« Il faut traverser le marché en entier ». Bien sur, j’oublie le conseil et je demande mon chemin plusieurs fois… jusqu’à avoir traversé le marché!! 😉

J’arrive à un arrêt de bus blindé. ça doit être là! 20 min d’attente et là un bus surgit. C’est la course, tout le monde se précipite, c’est affreux ! (Touristes comme locaux, faut-il le préciser). J’aide tant bien que mal une maman seule avec ses 3 enfants. Et monte quasiment en dernière. Le trajet se fera donc debout pour moi…

Je réalise alors que la dernière fois que je suis partie seule à l’aventure, c’était le Canyon de la Colca. Et ça s’est finit avec une cheville foulée, les bâtons de marche perdus et le bus loupé (je suis très efficace comme fille!)

Bref, le bon côté des choses c’est qu’à priori je ne pourrais pas faire pire! 😉

Je ne m’arrête pas au stop habituel pour accéder à ce parc et je descends donc du bus sans aucun autre touriste.

L’aventure commence: à moi de me débrouiller seule maintenant!

Pas de panneau d’indication mais grâce aux indications de Fred je trouve facilement « la route qui monte à l’école ».
Comme mon super guide me l’a indiqué, après quelques minutes de marche, j’arrive au poste d’entrée. Le Parc Tayrona est payant et on te remet un bracelet jaune fluo pour l’entrée. Conso gratos? (vieux reste d’école de commerce…) Nada! 😉

Allez, ça commence pour de vrai, j’ai le bracelet, je suis des vôtres les gars! Mais Fred m’a prévenu, jusqu’à Pueblito, ça grimpe, va falloir t’accrocher!

Les batons (les nouveaux, comme quoi ça sert de les perdre, Fred a pu s’en racheter des 10 fois mieux!! – Vive Moi et mes boulettes!). Donc bref, je disais que les bâtons m’aident à garder un bon rythme et sans me la péter, je dois avouer que je trace pas mal!
Comprenez moi aussi! Pour une fois, je n’ai personne à porter, à stimuler (= « oh regarde la vache un peu plus loin? » « Au prochain virage on fait la course? » etc…) et je ne porte que MES affaires (2 bouteilles d’eau, maillot de bain, crème, serviettes + barres de céréales) —> je suis invincible!!!

Donc le trajet monte bien comme indiqué par Fred et je suis au milieu de la nature, c’est beau, c’est calme, je ne croise pas grand monde, je me prends pour une vraie exploratrice!

Je voulais emmener mon mini ipod au Parc Tayrona pour écouter enfin un peu de musique mais Fred me dit que « c’est une énorme bêtise d’être au beau milieu de la jungle et de tous ses bruits pour écouter Muse« . Dis comme ça, je me sens un peu c… bête! Et je pars donc sans rien. Erreur! Pas un bruit à la ronde. Enfin si, les petits lézards qui s’enfuient sur les feuilles sèches à mon approche. A un moment même, j’ai traversé toute une zone sans AUCUN bruit. Est en vérité, c’est carrément flippant. J’imaginais déjà un léopard en train de me guetter (donc les oiseaux se sont déjà barrés, c’est pour ça, le calme avant la tempête… ) Pour ma défense, je viens de lire « le vieil homme qui aimait les romans d’amour » de Luis Sepulveda. (et ça parle de la chasse au jaguar en pleine jungle – comme son titre ne l’indique pas) Bref: ne jamais écouter son homme dans ce genre de cas! 😉

J’arrive à Pueblito au bout d’1h30. Quelques touristes sont là mais viennent de la plage donc ils sont un peu surpris de me voir arriver… de nulle part!

Moi je continue dans mon délire d’exploratrice  du Parc Tayrona (no way d’ajouter le prénom Dora à ce que je vis, je vous l’interdit, je suis une vraie moi, je n’ai pas une carte qui chante dans mon sac!!). Je regarde toutes ces ruines d’un oeil de conquérante qui vient de trouver un magnifique trésor.

En toute honnêteté, c’est avant tout beaucoup de ruines mais l’atmosphère est très spéciale, le site est grand, les traces laissées par l’homme sont fluides, épousent parfaitement la nature. On sent une osmose homme-nature qui frôle la perfection et qui a traversé les âges!

 

Je reprends la route pour le champ de pierres.

Fred m’a prévenu:

C’est superbe mais certains endroits sont carrément limite niveau sécurité. Tu passes sur un énorme caillou tenu par un minuscule, tu sautes entre 2 gros rochers et en dessous, un vide de 5m. Bref, fais attention, c’est beau mais ne relâche pas ta vigilance!

Oh le pépère comme il s’inquiète! 😉

Arrivée dans la zone « champ de pierre », tu vis un truc irréel. Des énormes blocs sont là et tu marches dessus, comme si un géant les avait posé là pour nous faire des marches. On sent bien la trace de l’homme par le fait que ces rochers là ne sont pas recouverts de mousses ou de plantes mais pour leurs imbrications, c’est juste un mystère. Tu te faufiles sous des blocs, tu en escalades d’autres, et tu passes effectivement sur des minuscules blocs, au milieu de 2 géants avec juste un grand vide au dessous de toi. Un moment, j’ai sérieusement flippé: le  vide face à moi et le rocher en face me tend juste une arrête pour stopper mon saut. Je me pose là histoire de souffler un bon coup avant de me lancer!

Après cette partie, on arrive doucement vers la plage… la présence de l’homme se fait sentir… et celle des chevaux aussi!

J’arrive donc à Cabo San Juan et je suis assez surprise: on dirait un campement géant. Des tentes sont posées là en plein cagnard, un énorme baraquement fait office de resto.  Et puis la plage… Magnifique…. mais bondée de monde. Tu ne sais pas où poser tes pieds!
Bref, ça me gâche le plaisir, je ne veux pas me baigner là! Je continue ma route pour Arrecifes, et je croise sur mon chemin une énorme file de touristes qui font la queue pour un hamac, une tente… vraiment pas mon trip!

Bon, faut être honnête, je ne suis pas une addict des plages mais, celles-là, elles sont quand même magnifiques! Bon, certaines ne sont pas praticables, car un courant fort t’emmènes au large… Mais à regarder c’est top!

 

Avant d’arriver à Arrecifes, Fred m’avait indiqué qu’il fallait tourner afin d’éviter de poursuivre le chemin sur la plage, sans ombre. Je devais donc trouver un chemin partant côté jungle. Je me lance et suis rejoint par le boulanger d’Arrecifes (tiens y’a un boulanger ici?!!). Il me montre le chemin qui contourne ce petit village (enfin ce groupement de petites baraques)

Encore un peu de marches et je me retrouve à l’entrée du parc donc la sortie pour moi (logique, j’vous dit!). Je prends la navette plutôt que de réaliser les derniers km sur le goudron à pied (Fred et Stéphane l’on fait, mais ceux sont des warriors -ou des fous, c’est selon!).

Je suis fière de moi, j’ai avancé avec un bon rythme et je réalise à quel point il est agréable de faire une rando seule. Je ne l’aurais pourtant pas cru, moi la piplette, mais ça fait un bien fou de faire stopper son cerveau, de contempler juste, d’enchaîner les pas, sentir ses muscles sous les efforts.

Cette rando je l’ai fait seule, c’est donc MON succès, je ne le dois qu’à moi-même…. enfin à y bien réfléchir, j’ai surtout suivi toutes les précieuses indications de Fred et j’ai été juste scotchée de la véracité des infos qu’il m’a donné!

Je comprends maintenant pourquoi il aime tant les explos: il enregistre toutes les infos comme une carte IGN!

Bilan, je suis fière de moi mais je suis aussi fière de mon homme, il a su me transmettre sa passion pour la rando et il sait toujours comment me faire apprécier au max chaque marche, même sans être là!

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