Un petit tour chez les indiens…

J’avais vu, il y a quelques années, un reportage à la TV avec 2 voyageurs qui partaient  à la rencontre des Kogis et à la découverte de la cité perdue. Les indiens étaient vêtus de costumes blancs immaculés et il fallait traverser la jungle avec des machettes et grimper des pentes escarpées pour gagner la cité. J’avais gardé ces images dans un coin de ma tête et la mémoire m’est revenue en arrivant en Colombie. Et si moi aussi j’allais à la cité perdue ??? Dans notre hôtel à Cali il y avait une carte en relief de la Colombie. Je suis tout de suite attiré par cette montagne enneigée au bord de la mer, un pic dans le paysage à plus de 5800m d’altitude.

 

Qui sont les indiens Kogis ?

Ce sont les derniers héritiers des Tayronas, l’une des plus grandes sociétés précolombiennes du continent sud-américain. Au nombre de 12.000, repliés dans les hautes vallées de la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie, ils ont développé leur culture au coeur d’un territoire géographique unique : un massif montagneux culminant à 5.800 mètres et situé à 42 km de la mer des Caraïbes (le plus haut du monde en bord de mer).   Cette pyramide aux sommets enneigés présente une variété unique de climats et d’écosystèmes. Plus qu’une montagne, la Sierra Nevada représente le cœur du monde, la Mère Terre, qui a transmis au peuple Kogi son code moral et spirituel.

Extrait de leur message :

« Les petits frères abîment tout, pas seulement la Sierra, non ils abîment la terre, la nature, ils ne respectent rien.

Au début, beaucoup de Kogis ne vous croyaient pas. Ils pensaient que vous étiez comme les autres, que vous veniez acheter la terre pour vous. Beaucoup de gens viennent ici pour prendre, utiliser, se servir. Ils ne protègent pas les choses, ils ne les pensent pas, ils les utilisent.

Maintenant on voit que si, c’est vrai, vous travaillez vraiment pour la Sierra, pour essayer de redonner de la force à la nature.

Nous ne vous demandons pas seulement de nous aider pour retrouver des terres, non, nous vous demandons surtout de nous aider à protéger ce que vous appelez la nature, les êtres vivants, les animaux, les plantes, les arbres, mais aussi les pierres.

Quand on vous parle de protéger la nature, des terrasses où sont les ancêtres, des sites d’offrandes pour les pagamientos, nous ne savons pas si vous comprenez de quoi nous parlons.

Qu’est ce que la nature pour vous ? Est-ce que vous voulez vraiment la protéger ?

Pourtant, on doit travailler plus ensemble, les Kogis et les français, et on doit apprendre à partager les idées, savoir si là ou nous allons, c’est bien, c’est juste ou c’est « mal » ?

Seuls, nous n’y arriverons pas. C’est un peu comme un enfant, qui devrait soutenir toute une famille, ses parents, ses grands parents. Seul, il ne peut pas y arriver..

Pour cela, vous pouvez apprendre à penser comme nous, à protéger la Sierra, la terre, la nature, vous pouvez.

Ceux qui nous aident doivent comprendre cela. Arrêter de parler, mais penser, penser vraiment pour agir.

Si nous sommes les grands frères, ce n’est pas pour juger les gens ou les choses, savoir si c’est bien ou mal, mais c’est car nous faisons le travail ici dans la sierra, nous protégeons la Nature.

Nous faisons ce travail et nous voulons vous aider, pour que vous ne vous sentiez pas seuls là bas…

Ne pensez pas seulement à l’argent, l’argent c’est utile bien sûr, mais pensez aussi à ce qui est important, à la mémoire, à vos anciens, ce qu’ils savaient, ce qu’ils faisaient pour la nature. Retrouvez ces connaissances, pour sauver la nature et nous sauver.

Retrouvez cette mémoire. L’argent, il vous en faut toujours plus, pour faire toujours plus de choses, toutes très importantes.

Mais quand il n’y aura plus rien, à quoi vous servira votre argent ? à quoi serviront ces choses « importantes » ?

C’est comme si vous aviez oublié la nature, les pères et les mères de toutes choses, qui donnent la vie.

Sans doute ne le savez vous pas, mais lorsque vous nous rendez de la terre vous ne nous rendez pas seulement des terres pour que nous puissions cultiver, vous nous rendez aussi des lieux sacrés, les sites de nos ancêtres ou l’on peut faire notre travail traditionnel pour protéger les choses.

Sur ces terres et dans la Sierra, grâce aux « cuentas », que vous nous ramenez, nous pouvons faire les offrandes nécessaires pour garder la loi.

Tout ce matériel que vous nous ramenez comme cela, cela nous permet de retrouver des mots, de faire vivre la mémoire et d’élargir notre pensée pour qu’elle reste vivante, forte.

De l’autre côté, là bas, vous pouvez apprendre à refaire les choses avec la nature.

Nous pourrons penser ensemble, penser pour anticiper, penser pour protéger la mère. »

A chaque problème une solution…

Le problème c’est que « La Ciudad Perdida » c’est très loin dans la jungle et tous les Colombiens que je rencontre me le confirment. Il faut 5/6 jours aller/retour. Je n’imagine pas de partir aussi longtemps en laissant ma petite famille à l’hôtel . Je mets une croix dessus… presque définitivement !

Dans notre hôtel à Santa Marta, je tombe sur un prospectus d’une agence avec plus d’explications précises sur le parcours avec les heures de marche et les kilomètres à parcourir. Je bloque dessus un bon moment…

Les étapes font autour des 7kms données en 4/5 heures. Le dénivelé ne semble pas si important. Je bloque à nouveau… Je me lève d’un coup en direction de la réception et demande « On peut le faire en 3 jours ? » Réponse : « Je ne sais pas mais demain matin à 7h il y a le conseiller d’un agence qui vient, tu pourras lui poser la question » Je ne me fais pas d’illusions sur la réponse.

Le lendemain matin, Victor débarque avec sa bonne bouille et son sourire d’ange. Je l’adore tout de suite. Je lui pose la question et le verdict tombe : « Claro que si ! » Je suis comme un gosse dans ma tête. Je me tourne vers Alice qui me lance avec un grand sourire « Vas-y ! » Je suis comme un dingue. Je peux partir demain matin à l’aube. Pour le même prix je serais seul avec un guide car personne ne fait le parcours en 3 jours. Victor me glisse rapidement : « Ton guide, Omar, est un peu gros mais il marche très bien… »

En route pour l’aventure…

Quelle surprise quand il débarque à 5h30 à l’hôtel. Il porte un jean et des chaussures du style converse à 3 euros. Il a l’air de tout sauf d’un marcheur. Départ de Santa Marta en taxi jusqu’au marché puis en bus collectif. Dans le bus il fait déjà très chaud et il transpire déjà à grosses gouttes. Je me pose des questions sur ses compétences…

Le bus nous dépose au bord de la route puis on prend 2 motos-taxi pour Machete puis le premier mirador. Je gagne ainsi 2h30 de montée sur une piste en sable pas très intéressante.

Départ sur le chemin à 8h00. En commençant le chemin mon guide se retrouve rapidement loin derrière moi dans les montées. En moins d’1h j’arrive au premier campement pour une petite pause baignade dans une magnifique vasque. Finalement il change de tenue au premier campement pour un short en jeans. On trouve un très bon compromis. Il me donne les indications et des points de rendez-vous et je file devant à la découverte du chemin.

Les groupes partent normalement à 14h de Machete. Les indiens connaissent bien les horaires de passage des touristes et se cachent pour ne pas les croiser. En partant en décalé, j’échappe à cela et croise beaucoup de Kogis, surpris par ma présence. Je me régale à lancer des « Andchica » (bonjours en Kogis), même si il me répondent pas car le Kogi ne parlent pas aux blancs.

J’arrive à MUMAKE à 12h00, objectif de la journée. C’est un peu tôt pour m’arrêter dormir là. Je négocie avec Omar pour continuer plus loin et faire la visite en seulement 2 jours. Il me propose d’aller dormir directement à l’intérieur de la Ciudad Perdida car il y a une cabane. C’est top! En attendant le repas, je me baigne dans la rivière. Le camp est complètement vide jusqu’à l’arrivée des touristes pour dormir le soir.

On file rapidement vers la cité mais au dernier campement ROMUALDO, vers 15h30,  on apprend qu’il n’y a pas d’archéologue présent donc on ne peut pas dormir sur le site… Dommage !!!

Je profite de la fin d’après-midi en me baignant dans la rivière. Un orage éclate et la pluie tropicale tombe pendant 2 heures sur les tôles du campement avec un bruit assourdissant. J’adore l’ambiance… Le diner est un peu plus triste car les groupes ne se mélangent pas et je me retrouve à manger en tête à tête avec mon guide autour d’une bougie.

Lever à 4h du matin pour partir de nuit à la découverte de la cité. Omar m’emprunte un bâton pour ouvrir le chemin et débusquer les serpents cachés sous les rochers et les hautes herbes. Je suis derrière et je fais la même chose avec un petit nœud au ventre : « Et si je me fais mordre, il se passe quoi ? »On doit enlever les chaussures pour traverser une dernière fois la rivière. On grimpe les 1200 marches qui conduisent à la cité pour arriver juste à la levée du jour.

On traverse le site et on passe dire bonjour à un copain d’Omar qui tient une baraque pour les militaires en poste pour 5 mois. Il y a des ordinateurs avec internet. J’envoie rapidement quelques emails à mes proches car la situation est quand même insolite. Internet au fin fond de la jungle !

Nous poursuivons la visite des différentes terrasses puis je passe discuter avec le Chaman. Je profite du tête à tête pour poser quelques questions sur la conservation de la nature et sur ce que nous pouvons faire de notre côté… (la vidéo sera prochainement en ligne) Je passe un moment magique !

En reprenant le chemin du retour, je croise la cinquantaine de touristes qui arrivent sur le site. J’ai beaucoup de chance…

En redescendant on passe par le village kogi et Omar demande une entrevue avec le porte parole de la communauté. Je passe une quinzaine de minutes avec lui à poser des questions sur leur mode de vie. Encore un moment magique!

Omar est très en forme et il enchaine les blagues. Il emprunte un autre chemin que moi en courant et me fait peur en criant quand je passe. On rigole bien, il est vraiment sympa. On se moque un peu des touristes car habituellement, il pose toujours les mêmes questions comme des enfants à l’arrière d’une voiture : « Omar, combien de temps il reste? » et les guides s’amusent à dire « 2 heures » ,« mais tu m’as déjà dit 2 heures il y a 30 minutes » Je les vois avancer péniblement ou chevaucher une mule pour éviter la douleur des ampoules aux pieds en marchant.

Puis un énorme orage s’abat sur nous avec une pluie diluvienne. Le chemin se transforme vite en ruisseau et glisse beaucoup. Omar me dit qu’on ne pourra pas rentrer aujourd’hui à Santa Marta. Il faut dire qu’avec ses chaussures, il glisse beaucoup et que les motos-taxi ne pourront pas nous transporter jusqu’à la route. Je le motive et lui prête mes bâtons de marche. On marche 1h30 sous la pluie pour arriver vers 16h à notre point de départ. La piste est sèche, ça s’arrange bien. Retour à Santa Marta pour retrouver ma petite famille pour manger.

Si vous préparez aussi cette excursion, voici un petit topo pour vous aider :

Le village de départ de l’excursion est Machete. Pour s’y rendre il faut dépasser l’entrée du parc Tayrona « El Zaino » en direction de Palomino d’environ 15 minutes et prendre une piste à droite pendant 25/30 minutes. Impossible d’y aller seul, les organisations ont bouclé le marché.

L’excursion se fait normalement en 4,5 ou 6 jours Aller/Retour.

Il y a 6 lieux de campement  avec des lits avec moustiquaires ou des hamacs. On peut à chaque fois se ravitailler en eau potable gratuite. J’ai été étonné de trouver les campements propres et bien organisés. Les conditions sont plutôt très correctes pour passer la nuit dans la jungle.

Les campements dans l’ordre :

ADAN : C’est un petit campement. Il y a une belle vasque d’eau avec un saut de 6m à 2m en descendant la rivière.

ALFREDO : C’est un autre campement à 5minutes quand ADAN est complet

CAMPEMENT WIWA : C’est un campement tenu par une agence de la tribu des wiwas. Il semble ne pas y avoir de baignade.

MUMAKE : C’est un chouette campement au bord de la rivière avec un beau cadre pour la baignade

TEZUMAKE : Un campement un peu en retrait de la rivière. Je pense qu’il y a un accès à celle-ci

ROMUALDO : C’est un très beau campement au bord de l’eau avec baignade. Il ne reste plus qu’un petit kilomètre pour arriver au pied des marches de la cité perdue.

Le gros problème de ce parcours c’est le taux d’humidité élevé. Le linge ne sèche pas et les chaussures et chaussettes deviennent rapidement trempées à cause de la transpiration. Cela provoque des ampoules très douloureuse et plus les jours passent, plus c’est difficile pour le corps. Je vous conseille de partir avec une paire de chaussette par jour de marche et d’emmener du papier journal à glisser dans vos chaussures pendant la nuit (vieille technique de montagnards) Pour le reste des vêtements, vous pouvez faire sécher une tenue sur votre sac pendant la journée. Vous pouvez contacter directement mon guide en lui disant « Loco Federico », le surnom qu’il m’a donné pendant le trek. Omar Montero – omaryesymontero@hotmail.com – 313 543 4642

Conclusion :

J’ai eu beaucoup de chance de réaliser ce parcours en version VIP pour le même prix. Habituellement les groupes sont de 12 à 15 personnes.

Faire le parcours en 2 jours c’est vraiment possible. Je l’ai fait pour des raisons familiales et un peu pour le challenge. Je vous conseille de le faire en 3 jours si vous avez peu de temps, 4 si vous voulez profiter à fond de l’ambiance jungle, 5 si vous n’êtes pas des marcheurs ou si vous êtes avec des enfants. 6 si vous n’avez jamais mis les pieds sur un chemin et que vous confondez randonnée et balade du dimanche. De toute façon c’est le même tarifs en 2 ou 6 jours.

La vidéo :

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